La vigne

La vigne à l'année

Par un beau jour du mois de septembre, lorsque nous sommes allés vendanger...

Les vendanges à l'ancienne

Un conte dont on choisit le héros...

 

 

La vigne à l'année

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Par un beau jour du mois de septembre,
lorsque nous sommes allés vendanger...

 

 

Les vendanges à l'ancienne

 

Mardi 11 Juin 2002, Guy REYNARD est venu en classe nous parler des vendanges il y a quelques dizaines d'années... Il a fait ses premières vendanges à Saint Pargoire, en 1943, à l'âge de 12 ans.

 

Les travaux des vendanges

L'emploi du temps du vendangeur

Le matériel autour des vendanges

Petit lexique occitan

 

 

Les travaux des vendanges

Il faut 3 à 4 ans entre le moment où on plante les vignes et la première vendange. En revanche, une vigne peut produire pendant 50, 60 voire 80 ans.

Pour savoir si le raisin était prêt à être vendangé, on se servait d'un mustimètre qui indiquait le nombre de degrés attendus.

La colle (c'est à dire l'équipe de vendangeurs) comptait entre 10 et 15 personnes selon les familles. Les propriétaires s'entraidaient et faisaient parfois appel à de la main-d'oeuvre venue de l'Aveyron, de la Lozère, du Tarn et plus tard d'Espagne. Chacun avait un rôle bien précis. 

6 à 8 coupeurs (souvent des femmes ou des enfants)  
1 videur de seau  
1 banastou  
2 porteurs de comportes  
1 charretier  

Les coupeurs avançaient par 6 ou 8 de front, en coupant le raisin avec des sécateurs. Au fur et à  mesure, les grappes étaient mises dans des seaux métalliques

Lorsque un seau était plein, la personne criait "panier" et le videur de seau arrivait, lui donnait le seau de passe (seau vide) et reprenait le seau plein. Toutes les trois allées environ, un carrieirou était aménagé. C'est à dire qu'entre deux rangées, les feuilles des pieds de vignes étaient coupées afin de faciliter le passage.

Le porteur de seau allait vider les seaux dans les comportes. Le banastou écrasait le raisin avec le quichaïre pour remplir les comportes au maximum.

Pour remplir une comporte, il fallait environ 10 seaux. Une comporte pleine pesait aux alentours de 80 kg, ce qui correspondait à la récolte d'une vingtaine de souche.

Lorsque les comportes étaient pleines, les deux porteurs de comporte glissaient 2 barres sous les cornellières (poignées métalliques) et chargeaient la comporte sur la charrette. Une fois la charrette pleine (entre 8 et 12 comportes selon la difficulté du chemin), le charretier amenait son chargement dans les caves. Il arrivait qu'il faille attacher un deuxième cheval afin d'aider le premier dans les montées trop importantes.

Un coupeur remplissait en moyenne 10 comportes par jour ce qui correspondait à environ 800 kg de raisin. Parfois, une souche manquait dans le rang : on appelait ça "un dimanche" ! Les employés étaient payés à la journée.

Une fois cueilli, le raisin était porté dans des caves particulières. Très peu de vignerons adhéraient alors à la cave coopérative (créée en 1937). 

A la cave coopérative, le cheval avec tout son chargement était pesé. On donnait un ticket au charretier avec le poids "à plein". Le raisin était vidé dans des trémies. L'attelage était à nouveau pesé. La différence entre les deux pesées donnait la quantité de raisin apportée.
Le degré de chaque chargement était mesuré à l'aide du mustimètre. La livraison de chacun était ainsi calculée en kilos-degrés. Il ne suffisait donc pas d'avoir une grosse quantité de raisin. Il fallait aussi que le raisin soit bien mûr.

Dans les caves particulières, le raisin était écrasé grossièrement aux pieds puis vidé dans des cuves en béton ou dans des foudres. On laissait fermenter 8 à 10 jours puis on tirait le jus par une trappe située en bas du foudre. On récupérait les grappes et on les pressait afin d'en retirer tout le jus. A partir de 80 kg de raisin (une comporte pleine), on extrayait 50 à 60 litres de jus.
Des courtiers en vin venaient prélever des échantillons dans les différentes caves particulières et s'occupaient de trouver des acheteurs.

Le marc était envoyé à la distillerie pour faire de l'alcool. On fabriquait de l'huile avec les pépins.

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L'emploi du temps du vendangeur

Dès 8 heures du matin, la colle se réunissait chez le patron avec le casse-croûte de midi dans un panier.

Chacun s'était vêtu de vieux vêtements ; les coupeurs et le videur faisaient suivre un grand tablier. Tout le monde montait dans la charrette, s'asseyait sur les comportes retournées et en route pour la vigne.

Après une matinée de travail, la pause repas, à l'ombre d'un arbre, était la bienvenue. A la fin du repas, une petite sieste s'imposait. Puis il fallait vite retourner au travail jusqu'à 6 heures du soir.

Les blagues, les histoires, les chansons contribuaient à la bonne humeur qui régnait dans la colle. Pour les nouveaux dans la colle, le rite de la moustache était incontournable. Les anciens leur badigeonnaient le tour de la bouche avec du raisin écrasé.

Le dimanche était le seul jour de repos. Aussi, tous les samedis soirs pendant les vendanges, les vendangeurs se retrouvaient au bal du village, afin de prolonger les bons moments de la semaine au son de l'accordéon.

Quelques gouttes n'arrêtaient pas les vendangeurs ! En revanche trop de pluie gonflait les raisins d'eau et diminuait le taux de sucre.

Les vendanges duraient entre 3 et 4 semaines. La rentrée des classes n'avait lieu qu'aux environs du 1er octobre. A la fin des vendanges, certains propriétaires organisaient un repas pour toute la colle. C'était l'occasion de faire des grillades à la vigne.

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Le matériel autour des vendanges

A gauche, d'anciens sécateurs. A droite, le nouveau modèle de sécateurs imposé par la MSA car beaucoup moins dangereux.

Les seaux étaient en métal. Bien avant les seaux, on se servait de paniers en osier pour transporter le raisin.

Le mustimètre servait à mesure le degré du moût de raisin. On le plongeait dans du jus de raisins écrasés. En fonction de la densité du jus, il flottait plus ou moins. On pouvait alors lire le nombre de degrés sur les graduations.

Le quichaïre servait au banastou pour écraser le raisin dans les comportes afin de les remplir au maximum.

Les comportes étaient les gros bacs en bois dans lesquels on transportait le raisin de la vigne à la cave. Quelques temps avant les vendanges, elles étaient trempées dans l'eau et tapées afin de faire gonfler le bois et ainsi éviter les fuites.

Les premiers tracteurs sont apparus dans les années 50. Ils s'apparentaient plus à nos motoculteurs actuels qu'aux tracteurs les plus perfectionnés.
Les machines à vendanger, elles, existent seulement depuis une quinzaine d'années.

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Petit lexique occitan

lo banastou : celui qui écrasait le raisin avec le quichaïre

lo carretier : le charretier

lo carrieirou : petit chemin aménagé dans les vignes afin de faciliter le travail des porteurs de seaux.

los cisels : les ciseaux, les sécateurs

lo coupaire : le coupeur

lo farrat : le seau

lo quichaïre : objet en bois qui servait à écraser le raisin dans les comportes

lo rasim : le raisin

los vendemiaires : les vendangeurs

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